...On ramène avec soi les meilleurs moments des beaux jours, comme des provisions pour l'hiver.
Par exemple, le jour où Arkann s'est prise pour un chien de meute quand elle a participé au concours des jeunes piqueux:
C'était la fête de la chasse. La journée a commencé par la messe de la Saint Hubert, et le son des trompes dans l'église donnaient des frissons à convertir un mécréant.
A la sortie, on a même vu monsieur le curé bénir des chiens ! (assez indifférents à la chose, il faut bien le dire )
Jusqu'au soir, en gants blancs, les Echos de Kéroual ont sonné le sanglier, le lièvre ou le renard, célébrant la complicité intime et mystérieuse des hommes et des chiens dans la chasse.
Dans la fauconnerie, on entre dans un autre monde, sans chiens ni fusils; l'ouïe et la vue y surpassent l'odorat.
Au pays très machiste des chasseurs, on apprend que la passion, l'intuition et la patience féminines peuvent faire merveille pour s'attacher, fidèliser et entraîner des rapaces diurnes ou nocturnes,
pour transformer quelques grammes de muscles, en dieux de la chasse.
Ailleurs, il y a 400 ans, un autre passionné, inconnu, a sculpté dans la pierre avec finesse et élégance, la légende du miracle de Saint Hubert:
Et encore des vieilles pierres, des épaves, des lumières:
Et puis il y a eu les jours de mer, tellement ordinaires, tellement jouissifs:
Et parmi ces jours là, il n'y a pas de photo pour l'un de mes plus beaux souvenirs: c'est celui de ma bête qui s'avance vers moi dans les vagues; A chaque mur d'eau qui éclate sur elle, elle s'en prend plein la tête, elle boit la tasse, elle disparaît... Et elle réapparaît, me regarde et corrige le cap, n'écoutant que son coeur.