Pâques en Bretagne.
Juste quand l'hiver tremble. On a encore froid, on se promène en ciré jaune, mais au dedans, on espère.
C'est le meilleur moment: celui du renouveau.
On est au bout du monde, là où la terre finit,

là où des hommes ont sculpté des églises de granit au milieu de landes fouettées par le vent.

Si l'on s'approche des maisons, même si le printemps est en retard sur le calendrier, toutes les couleurs des terres acides sont au rendez-vous:



Plus loin, les landes semblent désolées, mais la vie y est plus subtile, assez pour qu'on sache que le printemps a gagné sur l'hiver:




Et puis, comme un rituel, parce qu'on connaît les chemins, on va "voir la mer".
Les plages appartiennent aux oiseaux,

aux surfeurs qui connaissent le spot,

aux marins restés à terre,

et... aux chiens.

Et à la fin du chemin, l'aboutissement du voyage, notre limite: la mer.
Dans le fracas des vagues, elle bouscule la plage à chaque marée,

elle échoue les bateaux et les cache sous le sable,

elle ramène des coquillages pour les pêcheurs à pieds...

...ou à pattes !

Depuis quelques années, par un même principe de précaution, on interdit les baignades, et les chiens...

....heureusement, c'est seulement pour les chiens noirs !


Enfin, il y a le vent.

Il règne en maître, et avec lui, prédire le temps relève du défi !

Selon sa fantaisie, il transforme l'air en eau,

ou dans un souffle, allume le vert et le bleu.

La Bretagne, c'est une leçon de vie: personne n'est morose quand il pleut, parce qu'on espère toujours que "ça va se lever avec la marée" !....
....soit la version locale de "Carpe diem":

Et plus tard, quand on rentrera dans les Terres du Milieu, très loin de ce coin de mon enfance, on se dira: "tu te souviens comme il a fait beau, on a eu de la chance !"